- 17/12/2020
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« Où investir en Afrique en 2020 ? ». Voilà une question à laquelle il n’est pas toujours évident de répondre. À moins de plonger dans les statistiques, les tableaux, les données de plusieurs dizaines d’institutions africaines et internationales. Et encore, ces informations ne sont pas toujours vérifiables, alors que la dimension informelle des économies africaines n’est pas toujours prise en compte. La banque sud-africaine Rand Merchant Bank (RMB) fondée en 1977, présente dans douze pays, plonge depuis neuf ans dans toutes les publications d’organismes multilatéraux, d’agences de notation et d’instituts de recherche privés pour en sortir un rapport annuel fortement documenté de près de 365 pages. Ce rapport qui porte sur différents secteurs (mines, industrie, énergie, télécommunications…) analyse, point par point, les sources pour établir un classement final des dix pays les plus attractifs.
L’Égypte en pole position devant le Maroc
« L’Égypte conserve sa première place dans notre classement et le Maroc prend la deuxième position devant l’Afrique du Sud. Certains pays comme la Tanzanie ont chuté dans le top 10, ouvrant la voie à d’autres pays, comme la Tunisie, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana, qui se rapprochent de plus en plus des cinq premiers », écrivent les analystes de RMB au sujet du critère de l’attractivité. Ainsi, d’après le classement général, les dix pays les plus attrayants pour investir en Afrique en 2020 sont : l’Égypte, le Maroc, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Rwanda, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, l’Éthiopie et la Tunisie.
Du Maroc à la Guinée : des trajectoires différentes
Comment expliquer la remontée du Maroc ? Cinquième marché africain, avec un taux de croissance attendu de 4 % à moyen terme, le royaume chérifien a amélioré son environnement économique grâce à sa réintégration dans l’Union africaine et son adhésion à la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest. En plus, il n’y a pas vraiment de risque à l’horizon dans le pays, puisque le Maroc « restera dépendant de l’Europe, par le tourisme, étranger ainsi qu’aux investissements directs étrangers, sans oublier les envois de fonds ».
Quant à la Côte d’Ivoire, son économie est, d’après la RMB, l’une des plus diversifiées d’Afrique francophone. Seul bémol, le pays présente des risques politiques élevés tandis que sa dette augmente. En queue de peloton du classement général figurent le Soudan du Sud, le Liberia, le Burundi, la Somalie et la Guinée équatoriale.
Mais il y a aussi les pays qui ont enregistré les gains les plus importants, avec des progrès dans certains aspects : Djibouti a grimpé de dix places, le Mozambique remonte de huit places et la Guinée gagne sept places.
Des avancées notables et des reculs surprenants
RMB propose aussi une perspective des pays qui vont connaître une forte croissance entre 2019 et 2024. En tête, on trouve le Sénégal avec un taux de croissance moyen de 8,2 % devant le Rwanda (+ 7,8 %) et l’Éthiopie (+ 7,2 %). Pour s’y retrouver, Rand Merchant Bank propose aussi une grille de lecture autour de la taille du marché. C’est encore l’Égypte qui arrive en tête avec un marché de 1,4, viennent ensuite le Nigeria et l’Afrique du Sud. La plus grande surprise de ce classement est le recul de l’Éthiopie. Ce champion de la croissance a perdu cinq places pour se retrouver en neuvième position. Tout comme la Tanzanie, le géant d’Afrique de l’Est a perdu des points sur le critère de la facilité de faire des affaires.